La Gazette de Houte-si-Plou

Novembre 2011 - Numéro 63. Bimestriel. Ne paraît pas en juillet et août.
Périodique de l'Université de Houte-si-Plou, ASBL.

Le billet du recteur

Je t'aime… moi non plus

Flamands, Wallons et Bruxellois peuvent-ils (encore) vivre ensemble ?

Le moins que l'on puisse dire c'est que la question est d'actualité ! Le « trio belge » (toutes nos excuses aux germanophones… estampillés jusqu'à nouvel ordre comme wallons) vit des heures difficiles.

L'existence nationale qui débute en 1830, et qui fait de l'Etat belge une création dite artificielle réunit linguistiquement le west-flandrien, le flamand, le brabançon, le limbourgeois, le picard, le wallon, le francique rhéno-mosan, le champenois, le lorrain ou gaumais, le francique mosellan luxembourgeois…

Au lendemain de l'indépendance, les écoles, les administrations gouvernementales et municipales et les tribunaux n'utilisèrent que le français dans les actes officiels et délaissèrent le néerlandais. Le ver était dans le fruit : la nouvelle Belgique de langue française privait les Flamands de leurs droits linguistiques acquis lors du régime de Guillaume d'Orange.

L'anthropologue américain Alessandro Duranti (2003) met en évidence le rôle de la langue dans la formation d'une identité et donc d'une nation. Certains idéologues flamands utilisent ce paradigme pour revendiquer une « nation flamande » et pour évoquer la séparation du trio.

Comment la nation belge peut-elle gérer son bilinguisme et une diversité culturelle qui sous-entend la différence entre les citoyens d'une même nation ?

Et donc… Flamands, Wallons et Bruxellois peuvent-ils (encore) vivre ensemble ?

« La considération exclusive de la langue a ses dangers et ses inconvénients. Quand on y met de l'exagération, on se renferme dans une culture déterminée, tenue pour nationale. On quitte le grand air qu'on respire dans le vaste champ de l'humanité pour s'enfermer dans des conventicules de compatriotes. » disait E. Renan

Renan refuse que l'homme, être raisonnable et moral, soit parqué dans telle ou telle langue, telle ou telle race ou telle ou telle culture.

Beau duel entre Duranti et Renan !

Pour vivre ensemble, il faut communiquer et les disputes que l'on peut avoir avec notre partenaire font partie de notre communication. Fuir la confrontation n'est pas une bonne solution.

La résolution du conflit peut être difficile parce que certaines personnes cherchent le conflit : il s'agit souvent de personnes qui ont subi de l'agressivité par le passé. A l'inverse, certains tentent de fuir le conflit car ils veulent se protéger. Ceux-là doivent comprendre la nécessité de la discussion pour résoudre un différend.

Duranti, Renan, amour, haine, nation, culture, économie, « vivre ensemble », Belgique… ; pour en parler nous avons réuni autour d'une même table Roland Duchâtelet, homme politique belge flamand (Open VLD) mais également « nouvel homme fort » du Standard de Liège, Jean-Pierre Rousseau, homme de culture et actuellement Directeur Général de l'Orchestre philharmonique de Liège et Olivier Maingain, Député fédéral et bouillant président du FDF.

Venez les écouter. Venez donner votre avis.

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Editeur responsable: Université de Houte-si-Plou ASBL